Projet ACTIV : le premier guide dédié à l’insertion socioprofessionnelle des femmes confrontées aux violences conjugales sort aujourd’hui !

 

 

En 2020, les violences conjugales ont augmenté de 10% et on estime aujourd’hui que plus d’une européenne sur 5 y est confrontée.  A l’occasion de la 21ème journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et dans le cadre du projet ACTIV, la Fondation FACE dévoile le 1er guide s’adressant à tou.te.s les acteur.rice.s impliqué.e.s dans le parcours de (ré)insertion socioprofessionnelle des femmes confrontées aux violences conjugales. Il comprend les principales définitions, met en lumière les grandes étapes d’un retour à l’emploi réussi, ainsi que des initiatives inspirantes et réplicables


#ACTIVProjectBook : des mesures concrètes pour un retour au travail réussi

1ère matérialisation du travail de FACE et de ses partenaires européens, ce guide dresse dans un premier temps le panorama de ces violences et leur situation dans les différents pays partenaires (chiffres cadres légaux nationaux et internationaux…).  Cet état des lieux permet d’interroger directement la question de l’emploi et son rôle dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Il met ainsi d’abord en exergue les difficultés liées au retour à l’emploi et à la sortie de l’environnement violent, et qui nécessitent des points de vigilance et de travail :

  • La perte d’estime de soi rend difficile le sentiment de valeur personnelle et le développement de compétences pour agir ;
  • Les violences conjugales ont des conséquences sur le travail : perte de productivité, démission, remplacements, congés maladie ou absences prolongées,…
  • L’effet du statut professionnel a un impact direct sur la violence et le maintien dans une spirale négative : chômeurs, étudiants, handicapés subissent davantage de violences conjugales, tandis que les moins exposés sont les retraités.

Fort de ces constats, le travail du projet ACTIV, notamment via une enquête de terrain[1], a permis aux partenaires de définir des indicateurs (5) de réussite à prendre en compte dans le retour à l’emploi des femmes qui ont été ou sont confrontées aux violences conjugales. Pour chaque indicateur, des actions à mener à la fois avec les femmes et avec celles et ceux qui travaillent avec elles ont été identifiés :

  • Indicateur 1 : Sensibiliser au problème des violences conjugales
    • Proposer une approche non culpabilisante et structurelle de la violence
    • Expliquer le cycle de la violence
    • Déconstruire les stéréotypes et les tabous
    • Centraliser les initiatives de lutte contre la violence
  • Indicateur 2 : Couvrir les besoins essentiels
    • Accès au logement et indépendance
    • Sécurisation des enfants
    • Connaitre et activer les droits / aides
    • Offrir un soutien multidisciplinaire et holistique
  • Indicateur 3 : Bénéficier d’un suivi psychologique
    • Accepter la situation et le temps de guérison
    • Surmonter ses peurs et angoisses
    • Respecter la temporalité de la femme confrontée à ces violences
  • Indicateur 4 : Rompre l’isolement social, professionnel et familial
    • S’entourer et apprendre à faire partie d’un groupe
    • Avoir un emploi et un revenu financier sûr
    • Proposer un programme de réintégration sur mesure
    • Proposer un accompagnement socioprofessionnel adapté
  • Indicateur 5 : Agir sur l’environnement de travail
    • Bénéficier d’horaires de travail flexibles
    • Apprendre à se valoriser
    • Aborder la question des violences conjugales sur le lieu de travail
    • Mettre en place une communication régulière et inclusive permettant aux personnes de s’exprimer

Enfin, le Guide s’achève en insistant sur le rôle fondamental que les entreprises ont à jouer dans la lutte contre les violences conjugales et propose quelques pistes d’actions pour les y inclure :

  • L’environnement de travail doit être sûr et sécurisé, notamment en favorisant la bienveillance et la communication, en proposant des conditions de travail flexibles, en assurant la sécurité de la salariée sur son lieu de travail ou encore en gardant trace de tout échange violent.
  • Les entreprises doivent être encouragées à embaucher: l’un des plus gros défis demeure d’offrir aux victimes de cette violence des emplois leur permettant de s’assumer et de bénéficier d’une situation stable et d’une indépendance économique.

 

Découvrir le guide 

 

[1] 101 questionnaires (36 Belgique, 30 France, 18 Roumanie, 16 Espagne) auprès de 101 structures travaillant avec des femmes confrontées aux violences conjugales. Des entretiens avec des femmes survivantes et travailleurs sociaux ont également été menés pour fournir un éclairage complémentaire aux données collectées.

 

 

 

  

 

 

 

 

 

2023-09-28T15:48:23+00:00